Après des mois de travail avec (entre autres) ma collègue Margaux De Ré, nous déposons au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles un projet de résolution pour lutter contre le harcèlement dans l’enseignement supérieur.
Ce dépôt s’inscrit dans un contexte marqué par une explosion du nombre de témoignages et une libération de la parole (#metoo, #balancetonfolklore). L’enseignement supérieur, par les relations d’autorité, les folklores ou encore le rapport au corps qui le constituent, représente un milieu spécifique dans une problématique plus globale. Deux chiffres marquants appuient ce constat :
1. 25% des étudiantes de l’enseignement supérieur ont subi des violences sexistes ;
2. 21% des étudiant.e.s de l’enseignement supérieur ont subi du harcèlement sexuel.
C’est pourquoi il y a une urgence à agir et à concrétiser une série de mesures parmi lesquelles :
- Faciliter le dépôt des signalements dans chaque établissement et en dehors : imposer à chaque établissement de l’enseignement supérieur de créer, quand ce n’est pas déjà fait, un dispositif de référence offrir une voie de recours externe pour que les étudiant·e·s victimes soient accueilli·e·s, conseillé·e·s et accompagné·e·s dans les cas où cet accompagnement n’est pas possible ou souhaité par l’étudiant·e ;
- Informer et sensibiliser les établissements, le personnel et les étudiant.e.s au sujet du harcèlement, peu importe sa forme, afin d’identifier les comportements problématiques et de réagir de manière efficace. Agir à la fois pour informer les victimes, sensibiliser les témoins et dissuader les auteurs ;
- Adopter un cadre spécifique pour mieux protéger les étudiants : applicable à l’enseignement supérieur concernant la protection contre la violence et le harcèlement moral ou sexuel, notamment en vue d’intégrer ces questions dans les règlements des études et des examens ;
- Lancer une étude scientifique et un suivi pour mieux comprendre le phénomène et ses différentes formes. Répertorier les initiatives existantes permettant de lutter contre le phénomène. Dresser la liste des profils des principales victimes et les circonstances qui favorisent les abus pour mieux construire les solutions.
Dans le prolongement d’initiatives récentes prises dans certains établissements (exemple du guichet unique à l’UNamur), il s’agit d’harmoniser et de multiplier les bonnes pratiques. C’est pourquoi, avec Margaux et d’autres collègues, nous sommes décidés à mettre en place des actions concrètes pour répondre à l’appel des étudiantes et étudiants victimes de harcèlement.
Débats à suivre !