Les agences immobilières sociales, pour aider les étudiants précaires à se loger

En ce début septembre, à la veille d’une rentrée académique qui s’annonce enfin à 100% présentielle dans les auditoires, c’est un nouveau parcours du combattant qui s’annonce pour de nombreux étudiants à la recherche d’un logement à proximité de leur établissement.

On sait en effet que l’offre de logement étudiant abordable reste particulièrement limitée. Il s’agit d’ailleurs de l’un des aspects qui pèse le plus dans le coût des études. C’est donc un levier majeur pour lutter contre la précarité étudiante.

Lors de la dernière séance plénière avant l’été, nous avons voté à l’unanimité de notre parlement des recommandations particulièrement ambitieuses pour lutter contre la précarité étudiante, notamment en ce qui concerne le logement.

Quelques semaines auparavant, le Ministre du Logement, Christophe Collignon, avait également annoncé travailler à plusieurs pistes d’actions, via notamment la création de 500 logements publics étudiants, via l’élargissement des missions des AIS (Agences immobilières sociales) pour les étendre au logement étudiant, ainsi qu’à la mise en œuvre d’une grille indicative des loyers de kots.

D’où ces questions adressées au Ministre :

  • Où en est la mise en œuvre de ces différentes mesures ? Dans quel calendrier vous inscrivez-vous ?
  • Avez-vous une idée plus précise de la localisation et des modalités de création des 500 logements publics annoncés ? Où en sont les discussions concernant l’extension des missions des AIS ? Quelles initiatives avez-vous prises pour lancer le processus d’établissement de la grille indicative des loyers des kots ?
  • Par ailleurs, où en est le travail du groupe de réflexion consacré à la réforme du bail étudiant, afin de le rendre plus automatique et facile d’accès, comme le recommande la résolution interparlementaire votée en juillet dernier ?
  • Enfin, la question du logement se pose également tout particulièrement en cette rentrée pour une série d’étudiants victimes des inondations. Quel analyse faites-vous de la situation ? Des initiatives ont-elles été prises en la matière pour s’assurer que chaque étudiant touché par les inondations ait accès à un logement en cette rentrée académique et puisse vivre et étudier dans des conditions décentes ?

Dans sa réponse, le Ministre confirme “qu’un projet est effectivement à l’étude concernant l’élargissement des missions des AIS à la prise en gestion des kots d’étudiants. Ce dispositif a été intégré dans le Plan de relance de la Wallonie et les adaptations réglementaires sont en cours de finalisation.”

De mon côté, je tiens à ce que la résolution votée au mois de juillet ne se cantonne pas à des déclarations d’intention. Il est nécessaire de pouvoir les concrétiser le plus vite possible avec les moyens qui sont les nôtres, puisque la précarité étudiante reste bien présente.

Je me réjouis donc que le projet soit à l’étude sur l’élargissement des AIS et qu’il soit en voie de finalisation dans les prochains mois. Je pense, à ce niveau-là, qu’il y aura un véritable enjeu à sensibiliser les AIS à cette nouvelle mission, pour éviter que ce soit une mission qui se perde parmi les nombreuses missions et parmi l’ensemble des tâches qui leur incombent déjà.

On a évoqué les inondations, c’est une des tâches, mais il y en a énormément d’autres. Il ne faudrait pas que ce soit un outil qu’on leur donne, mais qui ne soit pas mis en œuvre.

Le Ministre ajoute que “les événements de l’été ont cependant contraint le Gouvernement à rechercher des solutions pour reloger plusieurs centaines de ménages. Les AIS elles-mêmes ont été touchées, directement ou indirectement, par les inondations qui ont sévi dans la Province de Liège, de Namur ou de Luxembourg.”

Par rapport à la création des logements étudiants, je comprends les difficultés liées à l’enjeu de pouvoir réaffecter les moyens suite aux inondations que l’on a vécues.

J’attire cependant l’attention sur le fait que la précarité étudiante reste bel et bien là et demeure donc un enjeu fondamental. Cela doit dès lors rester une priorité malgré les difficultés. On doit éviter d’opposer les précarités entre elles, donc je suis impatient que les choses puissent avancer sur le bail étudiant et les autres éléments.