Depuis 2015, près de 1300 distributeurs automatiques ont disparu dans notre pays. Cette pénurie risque de s’amplifier suite au projet « Batopin » réunissant les 4 plus grandes banques belges : BNP, Belfius, ING et KBC. Ces banques entendent en effet fusionner leur réseau et surtout diminuer le nombre total de distributeurs de moitié (de 5000 à 2400) à répartir sur 750 lieux contre 2500 aujourd’hui.
Selon les auditions organisées au parlement de Wallonie et à la Chambre, l’accessibilité et le service aux citoyens reculeraient fortement en Wallonie. Faute de perspectives claires, ces craintes valent également pour Huy-Waremme.
Face à cette situation, les écologistes se mobilisent. Hier au parlement wallon, avec mon collègue et chef de groupe, Stéphane Hazée, nous avons cosigné avec le PS et le MR une proposition de résolution demandant au Gouvernement wallon de solliciter le Gouvernement fédéral pour assurer une accessibilité et une proximité pertinentes pour les automates sur l’ensemble du territoire et, si besoin, de saisir le Comité de concertation. La proposition insiste aussi sur la concertation avec les communes et avec les associations de consommateurs pour la localisation de ces terminaux.
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A la Chambre, le groupe Ecolo-Groen a déposé une proposition visant à associer les représentants des usagers et les pouvoirs locaux à l’établissement de critères de répartition équitables des distributeurs sur tout le territoire. Le député fédéral Nicolas Parent a également interpellé à plusieurs reprises le ministre de l’Economie qui étudie aujourd’hui de nouveaux critères de régulation.
Selon moi, cette mobilisation de tous les niveaux de pouvoir est fondamentale notamment pour notre région. Notre arrondissement connaît depuis plusieurs années ce phénomène de désertification bancaire avec une série de fermetures d’agences et de leurs distributeurs par exemple à Villers-le-Bouillet. Nous avons eu 2 communes sans distributeur, Engis et Hamoir et plusieurs communes avec un seul distributeur. La limitation et la disparition des possibilités de virements ou de versements sont aussi un problème. Cela complique la vie des citoyens, des commerçants et renforce la fracture numérique. Il est temps de dire stop et de garantir un meilleur maillage des distributeurs qui doivent être facilement plus performants et accessibles sur notre territoire.
Mon collègue au Fédéral, Nicolas Parent, poursuit : « La manière dont le projet Batopin se met en place n’est pas rassurante pour un arrondissement comme le nôtre. Faire 5, 10 KM ou plus pour trouver un distributeur, c’est déjà parfois compliqué. Moins de distributeur et une moins bonne répartition, ce n’est pas une bonne nouvelle pour les communes plus rurales mais les centres plus urbains ne sont pas à l’abri non plus, par exemple si les banques privilégient les centres commerciaux périphériques. La mobilisation des gouvernements est nécessaire aujourd’hui pour reprendre les choses en main. »
L’éclaircie au tableau est la confirmation des engagements de Bpost, aujourd’hui budgétisés et dotés d’objectifs annuels notamment sous l’impulsion des écologistes, d’installer des distributeurs dans les communes qui n’en disposent plus. Villers-le-Bouillet et Hamoir ont déjà bénéficié de cette mesure. Mais ce n’est pas à Bpost seule, de palier aux responsabilités des banques vis-à-vis des citoyens.