Faciliter l’obtention de l’agrément pour exercer la psychologie clinique et l’orthopédagogie clinique

L’arrêté royal du 26 avril 2019, entré en vigueur le 1er janvier 2020, fixe notamment les critères d’agrément pour les praticiens en psychologie clinique et en orthopédagogie clinique. Selon ces critères, il faut encore accomplir un stage de 1 680 heures auprès d’un maître de stage agréé pour bénéficier de l’agrément en psychologie clinique et en orthopédagogie clinique.

Lors d’un précédent échange, je soulevais déjà la problématique du manque de maître de stages disponibles en Belgique pour les étudiants en psychologie clinique. Cette insuffisance numérique des maîtres et services de stage pour encadrer le nombre élevé de diplômés avait poussé le Ministre de la Santé à postposer l’application de l’arrêté royal du 26 avril 2019.

Un an plus tard, la situation ne s’améliore pas : en effet, en date du 3 octobre 2022, on comptait seulement 42 maîtres de stage francophones et 14 néerlandophones pour la psychologie clinique, et 4 maîtres de stages néerlandophones et 1 francophone pour l’orthopédagogie clinique.

En raison de cette pénurie persistante de maîtres de stage, l’application de l’arrêté royal va être à nouveau repoussée et l’obligation de stage levée. Cette solution n’est bien entendu pas idéale ni soutenable sur le long-terme pour les étudiants : si l’on estime qu’un stage est essentiel à la délivrance d’un diplôme, et donc au bon exercice de la profession, il faut trouver une vraie solution à la pénurie.

D’où ces questions à la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny :

  • Face à cette situation, que mettez-vous en place afin de remédier à la pénurie de maîtres de stage pour les étudiants en psychologie clinique et en orthopédagogie clinique ?
  • Des solutions plus structurelles que la suspension de l’application de l’arrêté royal du 26 avril 2019 sont-elle à l’étude, en discussion avec le fédéral ? Si oui, lesquelles ?
  • Une forme de supervision à minima pourrait-elle être envisagée ?
  • Quel est l’état d’avancement de vos discussions avec le Ministre de la Santé à ce sujet ?
  • Un dialogue est-il par ailleurs en cours avec le secteur et ses représentants ?

Réponse de la Ministre :

“La psychologie clinique est une profession de santé et l’accès à sa pratique est régulé par la loi coordonnée du 10 mai 2015 relative à l’exercice des professions de santé. Les praticiens en psychologie clinique doivent être agréés et les critères de cet agrément sont fixés par l’arrêté royal du 26 avril 2019. Cet arrêté est entré en vigueur le 1er janvier 2020. Pour bénéficier de l’agrément en psychologie clinique, les diplômés doivent effectivement accomplir un stage de 1680 heures auprès d’un maître de stage agréé, les conditions d’agrément des maîtres et services de stage étant fixées par un arrêté ministériel du 20 février 2020.

Comme vous le savez, si l’agrément de psychologue clinicien est bien délivré par la Fédération Wallonie-Bruxelles, les critères d’agrément des psychologues cliniciens ainsi que les critères d’agrément et l’agrément des maîtres de stages et des services de stages sont quant à eux de la compétence de l’autorité fédérale. Les attributions qui sont les miennes ne me permettent pas de répondre concrètement aux difficultés soulevées, la matière étant exclusivement de la compétence de l’autorité fédérale.

En 2021, j’ai relayé l’inquiétude des doyens et des étudiants auprès du Ministre de la Santé publique afin de reporter d’une année l’obligation de réaliser un stage. En ce sens, j’ai suggéré au Ministre fédéral de postposer l’application de l’arrêté royal du 26 avril 2019, le temps de constituer des listes de maîtres de stages agréés en nombre suffisant.

Depuis lors, mon cabinet s’enquiert régulièrement de la pénurie de maîtres de stage pour les étudiants en psychologie clinique et en orthopédagogie clinique.

Il ressort des contacts pris avec le cabinet du Ministre Frank Vandenbroucke que l’obligation de stage sera reportée d’un an, il sera donc seulement obligatoire pour les étudiants qui terminent leurs études à partir de l’année académique 2023-2024. Cette décision a été prise en concertation avec le secteur. Les recteurs en ont été informés par un courrier du Ministre fédéral en date du 28 novembre dernier.

Le cabinet du Ministre fédéral de la Santé publique travaille en parallèle sur la problématique de la disponibilité suffisante des maîtres de stages, d’un côté par un projet pilote dans le cadre de la convention soins psychologiques de première ligne, et d’un autre côté, en envisageant une adaptation des modalités de stage prévues dans l’arrêté de 2019, un avis du Conseil fédéral des professions des soins de santé mentale ayant été demandé à ce sujet.”