Je tenais à refaire le point dans le dossier des tests salivaires de dépistage du Covid-19 développés par l’ULiège. Nous avons plusieurs fois évoqué, en commission, la situation potentiellement problématique de l’allocation des gains réalisés par l’utilisation de cette technologie au profit d’une poignée de personnes.
En réponse à une question écrite au début de l’été, la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, me disait qu’une évaluation devait avoir lieu en août quant au dispositif de screening dont faisait partie l’invention de l’ULiège.
D’où ces questions adressées à la Ministre Glatigny :
- Pouvez-vous nous communiquer les résultats de cette évaluation ? Le dispositif a-t-il été modifié suite à cette évaluation ? Quelles sont aujourd’hui les modalités de ce dispositif si vous deviez rapidement y faire appel ? (Espérons que cela ne soit pas le cas et que la situation sanitaire continue de s’améliorer).
- Vous nous partagiez également la nécessité de faire toute la clarté si conflits d’intérêts il y a eu dans le développement de la technologie des tests salivaires de l’ULiège. Vous avez demandé un rapport à la Commission de la valorisation des résultats de la recherche (COVRI) de l’ARES afin de faire le point sur la façon dont les bénéfices sont répartis au sein des établissements d’enseignement supérieur, avec une composante comparative avec ce qui se pratique en Flandre et à l’international. Avez-vous finalement reçu ce rapport ? Si oui, pouvez-vous nous en communiquer les grandes lignes ainsi que les dispositions prises à votre initiative le cas échéant ? Qu’en est-il du cas de l’ULiège en particulier ?
- Avez-vous également pu prendre connaissance du rapport de la Commission mise en place par le Conseil d’administration de l’ULiège ?
- Plus largement, pouvez-vous nous faire l’état des lieux des politiques qui ont pu ou pas être menées dans les mois passés afin de constituer une réserve de test salivaires à destination de l’enseignement supérieur ? Un marché public a-il été lancé, ou attribué, à cet effet ?
Dans sa réponse, la Ministre indique entre autres que “la phase pilote a démontré la faisabilité du dispositif de screening et le fonctionnement normal des processus et postes analytiques. Toutefois, les spécificités de l’enseignement de promotion sociale font que l’adéquation du projet est faible, voire très faible au vu des caractéristiques particulières de ces étudiants en reprise d’étude.
Avant l’été, nous ne disposions pas d’informations précises et de projections fiables permettant d’anticiper les conditions de la rentrée académique. Compte tenu de la situation sanitaire actuelle, nous n’avons pas mis sur pied ce screening à la rentrée, d’un commun accord avec les autorités fédérales. Toutefois, s’il se justifiait à l’avenir d’y réfléchir de nouveau, et si le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et les autorités fédérales devaient en décider de la sorte, nous aurions besoin d’un délai d’une semaine pour tout mettre sur pied.
Entre-temps, nous n’excluons rien, puisque cette crise nous a appris l’humilité. En l’état, il n’est cependant pas nécessaire de recourir à ce mécanisme. Je n’ai pas encore reçu le rapport de la COVRI, mais les premiers retours sont rassurants sur les pratiques de nos établissements d’enseignement supérieur vis-à-vis de la répartition des bénéfices éventuels. Je prendrai naturellement connaissance en profondeur du rapport dès sa réception.”
Les éléments communiqués par la Ministre sont plutôt rassurants, notamment en ce qui concerne les explications des résultats de l’évaluation du dispositif de screening. Le système pourrait donc être remis sur pied en une semaine.
Concernant le dossier spécifique de l’ULiège, j’attendrai le rapport de la COVRI. Je prends également acte du fait que le rapport de la commission a été présenté au conseil d’administration de l’université et qu’il semble rassurant. Je ne manquerai pas de rester attentif à l’ensemble des éléments de ce dossier.