Pénurie d’infirmier.e.s : trouver des solutions pérennes et structurelles

La Belgique souffre d’une pénurie d’infirmiers et d’infirmières, que le contexte de la pandémie a rendu d’autant plus visible.

Malgré des besoins considérables sur le terrain, les chiffres des inscriptions aux études de soins infirmiers ne cessent de baisser, année après année. Dans sa réponse à ma question écrite du 3 septembre dernier, la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, m’indiquait que, dans les Hautes Écoles, pour l’année académique 2021-2022, il y avait 2512 étudiants inscrits en première année, contre 2966 l’an dernier et plus de 3 900 il y a cinq ans. Cela représente une baisse de 15% par rapport à l’an dernier, et de plus de 35% en cinq ans. A cette chute croissante des inscriptions s’ajoute également un nombre élevé d’abandon du cursus en cours de route, il est donc urgent d’inverser cette tendance afin d’éviter que la situation ne s’aggrave.

Je voulais donc refaire le point avec la Ministre Glatigny pour savoir où en sont les démarches pour renverser la vapeur :

  • Le nombre d’inscrits a-t-il évolué positivement depuis les premiers chiffres communiqués il y a quelques semaines ? Que mettez-vous en place pour endiguer cette nouvelle baisse des chiffres d’inscriptions ?
  • Où en sont les réflexions entamées quant à l’attractivité des études ? Quelles mesures concrètes sont-elles envisagées ? On sait que la diminution du nombre d’étudiants inscrits en soins infirmiers est en partie due au passage de trois à quatre ans d’études, sans revalorisation salariale. Quel est l’état d’avancement de votre réflexion sur l’avenir de la formation ? Quelles sont les pistes envisagées et quel est votre calendrier d’action ? Où en sont les discussions quant à l’avenir de la profession menées en concertation avec l’ARES, le CFAI, l’UGIB, le fédéral et les autres ministres compétents ?
  • Enfin, il y a quelques mois, vous vous étiez montrée ouverte à l’opportunité d’établir un cadastre des abandons en cours d’étude, au niveau de l’ARES par exemple. Où en est cette réflexion ?

Dans sa réponse, la Ministre indique notamment que “en ce qui concerne l’attractivité de la profession infirmière, deux groupes de travail ont été créés par le niveau fédéral, en partenariat avec les entités fédérées. L’un porte sur la formation de base, l’autre sur les spécialisations et la pratique avancée. Les travaux de ces deux groupes ont commencé au mois de septembre. Les discussions sont donc en cours. L’objectif est de fournir le résultat de leurs réflexions pour le mois de décembre, afin de trouver des pistes pour améliorer l’attractivité de la formation et de la profession. Nous pourrons également faire le point à ce sujet au mois de janvier.”

Bien que les chiffres définitifs soient disponibles à la fin de l’année civile, je voulais tout de même faire le point, dès à présent, sur l’avancée des travaux. La situation n’est pas neuve et s’aggrave d’année en année. Par conséquent, il serait dommageable d’attendre, chaque année, l’obtention des chiffres définitifs pour agir.

Je constate que la Ministre ne tombe pas dans cet écueil et que ça progresse, car les groupes de travail ont été créés et ont entamé leurs travaux. Je m’en réjouis. Je reviendrai donc à la charge pour connaître les résultats des réflexions menées.

Je me réjouis aussi de l’avancée du cadastre relatif aux taux d’abandon. Je suis assez interpellé par les chiffres que la Ministre évoque. La moitié des étudiants abandonnent leurs études de soins infirmiers. C’est énorme ! Il est important que le cadastre soit dynamique et tenu à jour.

Je reviendrai aussi sur le sujet au moyen d’une question écrite. Dans tous les cas, il faut poursuivre le travail et trouver des solutions pérennes et structurelles pour régler ce problème.