Il y a peu, se déroulait la semaine de la santé mentale, un sujet qui heureusement occupe de plus en plus d’espace dans les médias, nos assemblées et nos communautés scolaires et culturelles.
Dans ce cadre, l’UCLouvain et l’ULB ont partagé les résultats d’une étude sur la santé mentale et le bien-être menée auprès de 3000 étudiants. Il en ressort que plus de la moitié sont inquiets à propos de la pandémie, et même qu’un tiers des étudiants interrogés (31,5%) présentent des symptômes anxieux sévères. Les résultats de cette étude disent également que 40% des étudiants montraient des symptômes dépressifs « modérément sévères » (22,4%) ou « sévères » (17,6%) face à la crise sanitaire.
Ces chiffres sont particulièrement choquants et nous avons déjà eu l’occasion, à de nombreuses reprises, d’évoquer ensemble la santé mentale et le bien-être des jeunes et des étudiants. Des services d’aides spécifiques existent, les gens sont mobilisés, des initiatives supplémentaires sont prises à différentes échelles. Hélas, les dispositifs d’aide, d’écoute et d’accompagnement concernent encore en premier chef les plus grosses structures de notre enseignement supérieur.
D’où ces questions adressées à la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny :
- Je voudrais me concentrer sur les plus petites structures. Qu’en est-il des établissements plus modestes ? Les échos qui nous parviennent des acteurs du terrain sont alarmants et je pèse mes mots. La situation serait en effet grave au sein notamment des ESA. Les étudiants ont besoin d’aide, or la situation est telle ces derniers mois que même les dispositifs montés de « bout de ficelles » par des responsables qui se sentent démunis et trop peu outillés, sont complètement saturés. Ils et elles en viennent à engager des psychologues sur fonds propres.
- Madame la Ministre, suite au récent conclave budgétaire qui a acté un refinancement certain de notre enseignement supérieur, quelle part est spécifiquement allouée à la santé mentale et au bien-être des étudiants dans les plus petites structures d’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles ? Un plan stratégique a-t-il été conçu afin de venir en aide aux étudiants en allouant des moyens spécifiques à l’encadrement et à l’accompagnement psychologique des étudiants au sein des murs des écoles d’art ?
Dans sa réponse, la Ministre indique notamment que “bien que la santé, et donc la santé mentale,relève des compétences fédérales et régionales, il est indéniable que les centres de jeunes et organisations de jeunesse reconnus et soutenus par la Fédération Wallonie-Bruxelles jouent un rôle de soutien. Ils mènent un travail quotidien pour accompagner la jeunesse dans son apprentissage de la citoyenneté, de la responsabilité et de la solidarité, soit autant d’éléments qui contribuent à un équilibre psychologique durable. Concrètement, les organisations de jeunesse comme Jeunesse & santé ou ProJeuneS ont pour mission principale de s’attaquer aux problématiques des jeunes en lien avec la santé mentale et organisent régulièrement des forums avec les professionnels du secteur. Le gouvernement a également débloqué trois millions d’euros pour permettre au secteur de se reconnecter avec les jeunes au travers de multiples projets, de retisser des liens avec un public parfois plus difficile à atteindre après les épreuves que nous avons traversées. L’objectif global est d’améliorer le bien-être psychologique des jeunes, ceux-ci ayant besoin d’interactions et de projets comme de pain.”
Cette problématique doit devenir une priorité ! On ne peut pas admettre qu’un étudiant sur 8 ait besoin d’anti-dépresseurs pour tenir le coup. La crise a touché de plein fouet cette génération et elle doit être notre priorité. Les petits établissements, comme les ESA sont particulièrement seuls et démunis, c’est pourquoi il faut des moyens et du soutien !