Cette semaine, j’intervenais en plénière du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur l’enjeu que représentent les bourses d’études dans la lutte contre la précarité étudiante. Parmi les priorités : l’automatisation de ces bourses.
Les allocations d’études constituent un levier essentiel pour des milliers d’étudiants, pour pouvoir suivre des études dans l’enseignement supérieur. C’est l’un des outils majeurs dans la lutte contre la précarité étudiante et dans le renforcement de l’accessibilité de notre enseignement supérieur.
Car la précarité étudiante reste un véritable fléau. La manifestation de la FEF organisée ce mercredi le démontre encore. Et ce n’est pas parce que ça ne fait plus chaque jour la une des journaux qu’elle a disparu.
Je rencontrais récemment des étudiants, à l’occasion d’un tour des kots, qui me disaient que certains de leurs amis avaient dû arrêter leurs études à la rentrée parce qu’ils ne pouvaient plus les payer. Parce qu’ils devaient travailler et gagner de l’argent… C’est évidemment insupportable comme constat !
On doit donc maintenir la mobilisation sur cet enjeu, plus que jamais.
Les bourses d’études constituent une réponse indispensable ! Et toutes les mesures qui permettent d’en faciliter l’accès doivent donc être encouragées !
C’est bien le cas ici avec le projet discuté en plénière du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles : avec une simplification de la législation, demandée depuis longtemps par l’ensemble des acteurs, qui permettra à un plus grand nombre de personnes d’en bénéficier.
Avec des mesures très concrètes visant à élargir le nombre de bénéficiaires à des milliers d’étudiants et de futurs étudiants supplémentaires :
- Avec l’ajout des apatrides et bénéficiaires de la protection subsidiaires
- La suppression de la limitation en cas de redoublement et de la limitation dans l’enseignement spécialisé
- La possibilité d’y avoir accès en cas d’année préparatoire à l’enseignement supérieur
- La suppression de la condition d’étude pendant 5 ans pour les étudiants hors UE, même si la condition de résidence pendant 5 ans demeure, contrairement aux étudiants de l’UE, ce qu’il faudra améliorer à l’avenir…
Et justement, en parlant d’avenir, on sait qu’il s’agit ici du premier volet de la réforme, annoncée en deux temps par Madame la Ministre, Valérie Glatigny.
Puisque toute une série de mesures devront encore être prises d’ici la campagne prochaine, pour augmenter les montants, faciliter les conditions d’accès, ou encore définir les étudiants de condition peu aisée.
Bref, continuer de mettre en œuvre les objectifs fixés par la DPC, avec l’augmentation des moyens consacrés à cet enjeu – après 9 millions d’euros déjà débloqués dans le cadre de ce premier volet, et d’autres annoncés -, avec l’extension des bénéficiaires, l’amélioration de l’information, de l’accessibilité des services et de la rapidité du traitement des dossiers.
Cette réforme marque donc des premières étapes dans ce sens. Et le deuxième volet sera fondamental pour les concrétiser.
Avec aussi, comme boussole, notre résolution interparlementaire de lutte contre la précarité étudiante, qui prévoit, outre les mesures déjà présentes dans la DPC :
- La suppression effective du seuil minimal indicatif des revenus (en veillant à une meilleure prise en compte des revenus disponibles et en intégrant des publics cibles prioritaires tels que les familles monoparentales, les étudiants isolés, etc.) ;
- La suppression du délai de résidence de 5 ans pour les étudiants non issus de l’UE ;
- L’intégration de l’enseignement de promotion sociale ;
- L’extension aux étudiants de condition modeste ;
- L’octroi d’un complément lorsqu’une mobilité ou un stage sont obligatoire dans le cursus.
Et puis surtout, la résolution prévoit de travailler à l’automatisation de l’octroi des bourse. On sait que c’est un énorme défi. Trop d’étudiants ne recourent pas encore aujourd’hui aux aides auxquelles ils ont droit et on doit évidemment tout mettre en œuvre pour éviter ça. Cela doit être notre priorité !
Et là, Madame la Ministre, j’étais très heureux d’entendre en commission que le groupe de travail prévu par la résolution était en place pour réfléchir à cette question.
On compte bien sur lui pour aboutir à des solutions réelles et effectives dès la rentrée prochaine pour que chaque étudiant qui a droit une allocation d’étude y recoure effectivement ! Et aboutir le plus rapidement possible à l’automatisation du système !
Et donc nous soutiendrons bien évidemment ce projet de décret qui pose les bases de cette grande réforme des allocations d’études. Avec confiance pour qu’elle s’inscrive pleinement dans les lignes directrices fixées à la fois par la DPC et à l’unanimité de notre parlement lors du vote de la résolution interparlementaire en juin dernier.