L’isolation représente un levier central dans la réduction des émissions de CO2 en Wallonie. Le gouvernement l’a bien compris et a fait de cet enjeu une priorité de cette législature, dans le cadre de l’atteinte de notre objectif de -55% en 2030.
C’est aussi un axe majeur du Plan de Relance de la Wallonie, avec des sommes très importantes débloquées pour soutenir les Wallonnes et les Wallons dans leurs efforts, mais aussi les collectivités publiques. Et il y a du travail, puisque l’isolation moyenne est aujourd’hui d’un PEB F alors qu’il faut atteindre un PEB A d’ici 2050.
Afin de concrétiser cet objectif, vous avez notamment annoncé mettre en place des formules de rénovation groupée pour isoler par quartier les bâtiments publics et les logements résidentiels.
Il s’agit d’une mesure innovante qui permettra de densifier l’action en la matière, tout en facilitant les démarches pour les habitants.
D’où ces questions adressées à notre Ministre wallon de l’Energie, Philippe Henry :
- Où en êtes-vous dans la mise en œuvre de ce projet alors que l’urgence climatique se fait de plus en plus pressante ? Quand ce dispositif sera-t-il opérationnel et comment fonctionnera-t-il ? Comment les quartiers concernés par ces « packages isolation » seront-ils identifiés ? Le sont-ils déjà ?
On le sait, le coût élevé de l’isolation constitue par ailleurs un frein pour les ménages propriétaires. Outre les mesures mises en place pour les plus précarisés, telles que l’isolation des logements publics et l’augmentation récente des primes Mebar, vous évoquiez récemment dans la presse des aides spécifiques pour les ménages modestes.
- Quelles sont ces aides sur lesquelles vous travaillez et quelles formes prendront-elles ? La Déclaration de politique régionale (DPR) suggérait également le recours au mécanisme de tiers-investisseurs, qu’en est-il ?
De façon générale, où en sont les réflexions du groupe de travail instauré dans le cadre de l’Alliance climat-emploi-rénovation concernant le soutien au financement de l’isolation par les ménages ?
Dans sa réponse, le Ministre indique entre autres que “nous entamons actuellement un programme important, avec mon collègue des pouvoirs locaux de rénovation par quartiers prioritaires dans les neuf grandes villes de Wallonie. J’y ai consacré un budget de 125 millions d’euros pour ces initiatives développées parles villes. (…) En ce qui concerne votre question sur les quartiers prioritaires, les villes concernées ont proposé leurs quartiers dans lesquels concentrer les efforts de rénovation sur base d’une consultation populaire. Je dirais en effet que la renaissance de certains quartiers se fasse avec la participation et l’assentiment des ménages, des entreprises qui les habitent et les font vivre.”
C’est évidemment particulièrement intéressant de pouvoir agir à l’échelle d’un quartier, à cette large échelle et le Ministre a cité les différents avantages de pouvoir mobiliser en une seule fois le financement de sorte à rendre attractif l’investissement notamment en matière de tiers investissement. Je trouve cela particulièrement utile.
Un élément qui m’interpelle et que je trouve intéressant également, c’est de pouvoir toucher des publics qui ne se lanceraient pas dans ce type de transformation, de rénovation de leur logement en travaillant sur l’ensemble d’un quartier. Là aussi, je pense que cette logique de travail par quartiers est vraiment intéressante.
Je suis heureux de voir que les choses avancent avec des quartiers prioritaires déjà identifiés dans les neuf grandes villes en collaboration avec le ministre des Villes.