Une des plus belles expériences de ma vie ? Mon année d’échange à l’étranger ! Elle a tout simplement changé ma vie. Alors quel bonheur de doubler les moyens consacrés à ces échanges étudiants ! Pour enfin permettre à tous les étudiants de vivre cette opportunité unique. Plus que jamais, c’est l’une des meilleures façons de faire face aux replis et aux nationalismes.
C’est ce que j’ai défendu en séance plénière du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, appuyant un projet de décret. Le texte de mon intervention :
L’état du monde actuel démontre à quel point il est plus indispensable que jamais d’apprendre à se comprendre les uns les autres au-delà des frontières, mais aussi à quel point il est nécessaire de pouvoir dialoguer, travailler ensemble et mener à bien des projets, par-delà les clivages et les différences. Ce n’est pas juste une question de langue, mais aussi et surtout une question de culture, d’histoire, de façon de penser et d’envisager le monde.
C’est précisément pour toutes ces raisons que la mobilité étudiante est si essentielle. Vivre une expérience à l’étranger au cours de ses études est une opportunité incroyable qui ouvre à tous ces horizons. C’est une chance unique qui est offerte aux jeunes de s’imprégner d’une autre culture, de rencontrer d’autres personnes et de créer des liens pour toute une vie. Personnellement, je suis un enfant de la génération Erasmus.
J’ai eu la chance de vivre une année à l’étranger lors de mes études et cette expérience a tout simplement changé ma vie! Je ne serais pas là où je suis, aujourd’hui, si je n’avais pas eu cette chance de vivre cette année à l’étranger. Je ne ferais pas ce que je fais à l’heure actuelle.
Je suis convaincu que ce type d’échanges est une richesse qu’il faut défendre et encourager, car il s’agit de notre plus grande force face aux replis et aux nationalismes. Je ne parle pas uniquement des échanges à l’étranger avec des pays lointains, mais également des échanges qui ont lieu ici, en Belgique, ou de l’autre côté de la frontière.
Pour cette raison le FAME est particulièrement important. Aujourd’hui, il est d’autant plus important que les possibilités d’échanges ont été particulièrement perturbées ces dernières années. Je pense en particulier aux difficultés mises en exergue par le Brexit où nous avons vraiment craint pour l’avenir des échanges avec le Royaume-Uni avant que des solutions puissent heureusement être trouvées. Je pense également à la crise de la Covid pendant laquelle de nombreux échanges ont été arrêtés, suspendus ou annulés.
Dans ce contexte, nous nous félicitons de la création du nouveau programme «Erasmus+» qui a permis de doubler les fonds octroyés pour la période 2021-2027.
Les moyens dévolus à cette politique n’ont jamais été aussi importants. Nous nous réjouissons que la Fédération Wallonie-Bruxelles décide de suivre le mouvement en doublant également son budget. L’enjeu de la DPC et de la résolution interparlementaire visant à lutter contre la précarité étudiante et à améliorer les conditions de vie des étudiants est précisément de permettre à un maximum d’étudiants de bénéficier de cette opportunité et de participer à ce ty pe d’expérience.
Ce projet de décret va dans le bon sens. Au-delà des aspects techniques et nécessaires liés à l’intégration du CSM à l’ARES, ce projet de décret va dans le bon sens en élargissant les possibilités de financement pour les échanges de plus courte durée, pour des expériences hybrides, pour son accessibilité aux jeunes diplômés depuis moins d’un an, et son ouverture à toute une série d’autres situations. Mais il va surtout dans le bon sens en créant l’obligation de réserver 10 % du fonds aux étudiants qui disposent de moins d’opportunités, qui bénéficient d’allocations d’études ou qui ont des revenus modestes.
Comme nous l’avons souligné en commission, ce premier pas est essentiel pour éviter que la condition sociale de l’étudiant ne constitue un frein à sa participation à ce type d’expérience, qui ne doit pas être réservé aux seuls aisés. Bien sûr, nous espérons que le pourcentage de bourses attribuées à des étudiants moins nantis soit revu à la hausse. Nous savons que le nombre d’étudiants boursiers correspond à environ 28 % de l’ensemble des étudiants. Il nous faut donc mener un double travail, d’une part, de définition des montants, modalités et conditions d’octroi des bourses de mobilité pour permettre à un maximum d’étudiants d’en profiter et, d’autre part, de communication à un public d’étudiants qui estime peut-être que la mobilité n’est pas faite pour eux, mais réservée aux mieux dotés.
Précisément, grâce à ce projet de décret et aux moyens supplémentaires alloués, ces étudiants profiteront également de ce type d’expérience. L’enjeu de la communication visant à les informer sera fondamental et nous devrons y consacrer un réel effort. Nous avançons donc aujourd’hui dans la bonne direction. Nous soutiendrons pleinement et avec beaucoup d’enthousiasme ce texte qui marque une étape véritablement positive pour faciliter l’accès de tous les étudiants à la mobilité.