Le tronçon de la N641 traversant la Commune de Clavier est particulièrement dangereux et accidentogène.
Ainsi, depuis plusieurs mois, les accidents se multiplient à cet endroit et les riverains se plaignent à juste titre de ne plus se sentir en sécurité à cet endroit.
Les automobilistes y roulent à des vitesses totalement excessives, sans que rien ou presque ne soit fait pour travailler à ce problème.
Alors que la chaussée traverse une entrée de village, avec des maisons en bord de route et qu’un futur hall omnisport va prochainement être érigé à cet endroit, aucun aménagement spécifique de sécurité routière n’existe ainsi pour ralentir la circulation. Il en va de même du RAVeL qui traverse la route à cet endroit, mettant réellement la vie des cyclistes en danger.
Contrairement à la traversée du village voisin de Modave, la vitesse n’est pas réduite à 50 km/h sur le tronçon traversant Clavier. Aucune autre mesure de sécurisation n’est prise.
D’où ces questions à la Ministre de la Sécurité routière, Valérie De Bue :
- Dès lors, des mesures sont-elles envisagées pour améliorer la sécurité routière de la N641 à hauteur de Clavier ?
- Une réduction de la vitesse autorisée est-elle à l’étude ?
- D’autres aménagements sont-ils prévus afin de garantir la sécurité des usagers, mais aussi des riverains, de futurs utilisateurs du hall omnisport et des cyclistes qui traversent via le RAVeL ?
Réponse de la Ministre De Bue :
Comme l’honorable membre le sait, la réduction de la vitesse dans certaines zones en agglomération constitue une de mes 10 mesures prioritaires pour la sécurité routière issues des états généraux wallons de la Sécurité routière.
Le PACE prévoit, “dès 2025, et en étroite concertation avec les communes, déployer dles zones apaisées dans les agglomérations, et en particulier les zones 30, et favoriser la réduction de vitesse de 90 à 70 km/h sur les autres routes, en fonction de la réalité du bâti et la sécurité de l’ensemble des usagers”.
Dans cette optique, depuis mon entrée en fonction j’ai souhaité faciliter la naissance de telles initiatives par diverses mesures :
– la mise à disposition des pouvoirs locaux de la cartographie des vitesses pratiquées sur les routes wallonnes (procédure de consultation simplifiée d’ici fin sept 2023). Cet outil constitue une base de travail indéniable pour les pouvoirs locaux dans l’objectivation de l’analyse d’une situation ;
– la mise en place d’un point de contact unique entre SPW MI et Pouvoirs locaux pour signaler un souci ou formuler une demande ayant trait à la Sécurité routière. Concrètement, un processus d’analyse est défini, conduisant, le cas échéant, à l’issue d’un audit par les services du SPW MI, à une proposition de solution au regard des outils et budgets disponibles. Si les différents avis vont dans le même sens, les actions préconisées seront prises. À l’inverse, une concertation sera menée. Si celle-ci ne permet pas de rapprocher les points de vue, je serai amenée à arbitrer les positions des uns et des autres. Un projet pilote est mené sur la DT de Charleroi. Je vais recevoir prochainement les résultats. Dans la foulée, j’espère pouvoir généraliser cette méthodologie à l’ensemble de la Wallonie ;
– parallèlement, sous mon impulsion, divers marchés publics ont été attribués permettant le placement, aux frais de la Région, de radars permanents répressifs ainsi que leur entretien pour assurer le fonctionnement optimal de ceux-ci en toute occasion et permettant la mise à disposition, également aux frais de la Région, d’un service de lidars et de radars préventifs pour 12 semaines par an et par zone de police.
Ces différents outils permettent, dans le respect des rôles et compétences des différents acteurs de la Sécurité routière de répondre aux problématiques soulevées par les citoyens ou les pouvoirs locaux :
– les contrôles de vitesse et plus généralement les contrôles routiers relèvent exclusivement des services de police. C’est donc tout naturellement la zone de police qui objective les problèmes des vitesses pratiquées et qui définit la stratégie des contrôles routiers en concertation avec son collège composé des bourgmestres concernés et avec la justice : matière des contrôles, priorités, types de contrôles, contrôles mobiles/permanents, lieux, périodes, et cetera ;
– les pouvoirs locaux (Villes et communes, zones de police) sont les plus à même de faire remonter les soucis ou de formuler des propositions d’amélioration ;
– la Région dans un rôle de support et de soutien aux zones de police, offre divers services et équipements aux zones de police pour contrôler la vitesse des véhicules (cfr ci-dessus), ou en tant que gestionnaire de voiries, procède à des aménagements à l’infrastructure. Ces différents équipements et services viennent utilement compléter les actions de sensibilisation et de prévention menées notamment par l’Agence wallonne pour la Sécurité routière, financées également par la Région. La sensibilisation et les contrôles routiers se renforcent mutuellement.
En ce qui concerne les limites de vitesse, elles doivent être en adéquation avec le contexte routier afin d’être cohérentes et donc, crédibles et respectées par les usagers. En fait, la limite de vitesse que le conducteur perçoit, instinctivement, comme la plus adéquate dans une situation donnée est celle que l’usager choisirait en l’absence de toute signalisation, en fonction de l’environnement et des images qu’il décode, consciemment ou inconsciemment. Avant de diminuer une limitation de vitesse, il convient de la faire respecter via les contrôles adéquats.
Si la limitation de vitesse existante ou celle souhaitée n’est pas crédible, mais que la situation le nécessite, il convient :
1) de modifier le contexte routier ce qui peut impliquer de réaliser des aménagements à l’infrastructure ;
2) de placer des dispositifs de contrôle de vitesse pour faire respecter la limitation de vitesse, singulièrement dans l’attente de la réalisation d’aménagements de l’infrastructure. Cette situation d’attente doit être mobilisée avec parcimonie, pour un délai aussi bref que possible pour éviter un phénomène de rejet desdits contrôles, entraînant dégradation des dispositifs placés et la naissance d’un profond sentiment d’injustice, de “citoyen-vache à lait” bien éloigné des motivations initiales de sécurité routière. Les dispositifs de contrôle sont d’ailleurs signalés en Wallonie.
La procédure en matière de placement de radars permanents est assez simple : seules les demandes objectivées des zones de police sont prises en compte. Conformément à la réglementation, les emplacements retenus se font en concertation entre les services de la police, de la justice et de la Région.
Pour le cas d’espèce,
– les données d’accidents corporels de la circulation ne montrent pas d’insécurité particulière le long de la N641 à Clavier ;
– lors de la Commission provinciale pour la sécurité routière (CPSR) qui s’est tenue le 10 mai 2023 à laquelle la Police et la Commune étaient présentes, le caractère « dangereux et accidentogène » de cette voirie n’a pas été mentionné ;
– concernant les aménagements de voirie, le SPW Mobilité et Infrastructures a prévu de modifier l’entrée du village d’Ocquier. À cet endroit, un rétrécissement de la voirie avec implantation d’une zone 30 est envisagée, et ce, en concertation avec la commune de Clavier.
– en ce qui concerne les vitesses pratiquées, mes services signalent que la police organise régulièrement des contrôles de vitesse avec leur radar mobile dans les environs ;
– néanmoins, les données anonymisées de suivi d’une flotte de véhicules obtenues de manière continue et invisible pour les usagers nous indiquent une vitesse pratiquée autour de 90 km/h à ce carrefour alors que la limitation de vitesse est fixée à 70 km/h. Il conviendrait, en premier lieu, de la faire respecter.
Nous restons évidemment à l’écoute des demandes de la commune et de la zone de police en la matière.