À la veille de la rentrée académique, cette année encore plus que les précédentes, de nombreux étudiants galèrent pour trouver un logement abordable et de bonne qualité. En effet, le prix des kots explose un peu plus chaque année, alors que le coût du logement est déjà le poste le plus important dans le budget d’une année d’études.
Chaque niveau de pouvoir doit donc prendre ses responsabilités. La résolution interparlementaire du 30 juin 2021 visant à lutter contre la précarité étudiante et à améliorer les conditions de vie des étudiants a encouragé les initiatives, notamment au niveau régional. Par exemple, la Région wallonne a étendu les missions des agences immobilières sociales aux logements étudiants et a débloqué 30 millions d’euros pour construire de nouveaux logements de ce type. Elle a aussi établi une grille indicative des loyers, dont la mise en œuvre est imminente. Cependant, il est clair que ces mesures sont insuffisantes. La Fédération Wallonie-Bruxelles doit également prendre des initiatives conformes à la Déclaration de politique communautaire (DPC), laquelle indique explicitement que nous devons encourager le recours aux logements étudiants en faisant en sorte que les loyers soient accessibles.
D’où ces questions à la Ministre de l’Enseignement supérieur, Françoise Bertieaux :
- Quelle analyse faites-vous de la situation actuelle?
- Quelles actions entreprenez-vous pour résoudre le problème capital que constitue la pénurie de logements étudiants accessibles et décents?
Réponse de la Ministre :
“La Région wallonne a effectivement pris ses responsabilités et des actions ont été menées. Malheureusement, le silence de la Région bruxelloise est assourdissant. En tant que ministre de l’Enseignement supérieur, ce silence me désole d’autant plus que Bruxelles est la première ville étudiante du pays. Pourtant, alors qu’elle est la capitale de l’enseignement supérieur en Belgique, elle brille par son manque d’initiatives concernant les étudiants, que ce soit pour le logement ou d’autres domaines.
Par ailleurs, vous avez rappelé que des choses sont prévues dans la DPC, même si c’est un peu à la frontière des compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Vous n’ignorez pas qu’il était envisagé de joindre à l’allocation d’études une aide financière destinée à la location de logements universitaires des étudiants. J’ai promis de continuer de travailler sur ce dossier et c’est la tâche à laquelle je m’attelle. Si personne ne juge intelligent de «cramer» cette note avant sa lecture par les membres du gouvernement, nous pourrons mener ce travail à bien.”
Réplique :
La réponse de la Ministre ne manque pas de piquant ! Je sais qu’elle n’est pas ministre du Logement. Les besoins sont immenses. Chacun doit apporter sa pierre à l’édifice. Je ne suis pas député bruxellois, même si des initiatives sont prises dans l’ensemble des Régions. J’ai cité celles qui ont été prises en Wallonie et sur lesquelles nous travaillons tous les jours. La Fédération Wallonie-Bruxelles dispose également de leviers. La DPC le prévoit très clairement.
Une des pistes que la Ministre pourrait suivre serait d’établir une feuille de route, en réunissant l’ensemble des acteurs autour de la question du logement étudiant et d’essayer de trouver des solutions, d’encourager la création de nouveaux logements de qualité et accessibles. Nous ne pouvons pas laisser les étudiants dans cette situation précaire. Je suppose que nous serons tous d’accord sur ce point.