Mission économique belge au Japon : trouver un juste milieu dans la représentation de nos établissements d’enseignement supérieur

Quelques 600 personnes ont pris part la semaine dernière (du 2 au 10 décembre) à une mission économique de grande ampleur au Japon. C’est une mission importante qui vise à réaffirmer les liens économiques unissant nos deux pays et je ne remets évidemment pas en question l’importance d’une telle mission, que du contraire. En effet, le programme fait la part belle à la recherche et au développement dans différents domaines de pointe tels que les énergies renouvelables, les sciences de la vie, l’éco-construction et l’industrie alimentaire. Cette mission était aussi l’occasion de mettre en avant les partenariats fructueux déjà noués entre Belges et Japonais dans des secteurs très variés.

L’enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles semble toutefois avoir été particulièrement bien représenté dans le cadre de cette mission. Ils seraient en effet 50 représentants francophones.

D’où ces questions à la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny :

  • Confirmez-vous ce chiffre ? Quelle est la raison d’une représentation à ce point importante de nos établissements d’enseignement supérieur ? Pouvez-vous nous détailler le programme des représentants des IES francophones au Japon ?
  • Quelles en sont les perspectives et plus-values, dans le cadre de futurs partenariats, de mobilités internationales des chercheurs ou encore d’échanges étudiants ?

Réponse de la Ministre :

“La délégation belge participant à la mission princière au Japon du 5 au 9 décembre est composée de 575 personnes, dont 57 représentants de 19 établissements d’enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Une mission princière constitue une opportunité de renforcer la visibilité et les relations de nos établissements auprès des acteurs académiques, scientifiques, politiques, économiques et culturels des pays visités, de mettre en évidence les réalisations avec leurs partenaires locaux, et de faciliter les contacts avec les autorités d’établissements et les institutions scientifiques dans les pays visités. Ces dernières années, le volet académique des visites princières a été renforcé. Elles laissent désormais davantage d’espace aux rencontres bilatérales en dehors du programme officiel pour favoriser de nouvelles collaborations.

Le Japon constitue un partenaire privilégié de nos établissements, avec lequel les collaborations – toutes formes d’enseignement supérieur confondues – existent de longue date. On dénombre aujourd’hui près de 60 partenariats, avec plus de 40 établissements japonais.

En termes de mobilité étudiante, le Japon est la 3ième destination prioritaire des étudiants de la Fédération Wallonie-Bruxelles effectuant une mobilité hors Union européenne. Les collaborations sont soutenues par les programmes Erasmus+, Horizon Europe, le FNRS, mais aussi au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles par le Fonds d’aide à la mobilité étudiante (dont le budget a été quasiment doublé depuis 2021 et fait l’objet d’une réforme décrétale que vous venez d’adopter), et pour les membres du personnel par le Fonds de mobilité régional Asie-Pacifique de WBI et le programme ASEM-DUO.

Ces raisons participent sans doute à l’intérêt suscité par cette mission économique au Japon.

Chacun des établissements d’enseignement supérieur a dû justifier sa présence dans la délégation auprès de Wallonie-Bruxelles International par l’existence de contacts avec des partenaires japonais. C’est donc Wallonie-Bruxelles International qui récolte les justificatifs.

Le soutien aux transferts de technologies et à l’innovation technologique se trouve également au cœur de cette mission princière, permettant aux établissements de présenter leurs innovations, leurs spin-offs universitaires et des exemples concrets de partenariats entre le monde académique et le monde de l’entreprise.

Le programme inclut des activités académiques et scientifiques et de nombreuses rencontres bilatérales entre nos établissements et leurs partenaires ou prospects japonais, tels que la visite du Tokyo College of Music, partenaire du Conservatoire royal de Bruxelles ou encore de la Tokyo Women’s Medical University et des représentants de son école d’infirmières. Sont notamment, par ailleurs, prévues une visite du National Institute of Advanced Industrial Science and Technology, une cérémonie de signature avec 16 accords signés par des établissements de la Fédération Wallonie-Bruxelles, des échanges avec la Waseda University et l’Université d’Osaka, et une rencontre d’une entreprise active dans le secteur du jeu vidéo. La mission se clôture par une Game Jam, à Kyoto, qui rassemble quelques 180 étudiants belges et japonais qui ont donné lieu à la soumission de 19 projets de jeux vidéo.”

Réplique :

Pas de jugement. Ces missions sont importantes et représentent une réelle plus-value. Mais il faut trouver le juste milieu, avec un constat : le nombre de représentants des IES francophones est plus important que le nombre de représentants des IES flamandes.