Lors du conseil communal de Huy de ce 11 mars, le groupe Ecolo déposera une motion demandant la suppression de la mesure du gouvernement fédéral PS-MR-CDH concernant l’exclusion des bénéficiaires d’allocations d’insertion.
En effet, à partir du 1er janvier 2015, environ 55.000 personnes se verront privées du jour au lendemain de leurs allocations d’insertion, dont 179 Hutois.
Cette mesure est profondément injuste puisqu’elle fait la chasse aux chômeurs au lieu de faire la chasse au chômage, dans un contexte où il n’y a pas suffisamment d’emplois disponibles. Elle aura dès lors non seulement un impact social important mais également un impact budgétaire considérable. En effet, une part non négligeable des exclus se retrouvera aux portes du CPAS.
Cela pourrait entraîner des coûts supplémentaires pour le CPAS de Huy de l’ordre de 400.000€, sans compter le personnel supplémentaire nécessaire et les exclusions postérieures au 1er janvier 2015. C’est autant d’argent que la Ville devra investir, au détriment d’autres politiques qu’elle mène. Or, les montants prévus par le gouvernement fédéral pour compenser cette perte de moyens seront largement insuffisants.
Il s’agit donc clairement d’une façon pour le fédéral de reporter sur les communes la responsabilité de son échec en matière de lutte contre le chômage !
Il est nécessaire de développer d’autres politiques créatrices d’emploi et génératrices de bien-être pour tous…
Mais il n’est pas trop tard ! La mesure peut encore être abrogée et c’est l’objet de la motion qui sera soumise par Ecolo au Conseil de ce 11 mars afin que la Ville de Huy se positionne officiellement contre cette décision.
Régulièrement, le Collège se plait à rappeler l’importance de l’autonomie locale par rapport aux autres niveaux de pouvoir, comme dans les dossiers de l’éolien et du SDER. Le groupe Ecolo est impatient de voir s’il en ira de même lorsqu’il s’agira d’éviter la catastrophe sociale et budgétaire…
La motion proposée :
En novembre dernier, la FGTB a évalué à 55.000 chômeurs (dont 35.000 Wallons), le nombre de personnes qui seraient exclus du système des allocations d’insertion ou d’allocations d’attente, dès janvier 2015, en raison de la limitation dans le temps des ces allocations.
Une étude complémentaire a récemment mis en évidence, commune par commune, le nombre de demandeurs d’emploi qui seront ainsi exclus de leurs allocations. Pour notre commune de Huy, cela concernera pas moins de 179 chômeurs.
Certes, l’ONEm propose d’autres chiffres mais qui ne remettent pas en cause fondamentalement le nombre avancé par la FGTB. De plus, les chiffres avancés sont ceux au 1er janvier 2015 et n’évoquent pas le nombre de chômeurs exclus après cette date.
Certes, il faut considérer que la moitié « seulement » de ces exclus viendront frapper à la porte du CPAS pour demander une aide complémentaire ou un revenu d’intégration RIS. Cela correspond tout de même à environ 90 personnes, principalement des femmes et des jeunes.
Les conséquences financières et sociales de ces exclusions sur le fonctionnement de la commune et de son CPAS, à court et à moyen terme, en termes financiers et de surcharge de travail face à cet afflux de nouvelles demandes seront importantes.
L’impact financier pour 2015 pourrait s’élever à un montant de l’ordre de 400.000€, uniquement pour les frais supplémentaires liés au revenu d’intégration et sans savoir combien d’autres exclusions auront lieu après le 1er janvier 2015. A cela, il faut ajouter l’engagement probable de personnel supplémentaire pour traiter les nouveaux dossiers.
La Fédération des CPAS ainsi que plusieurs présidents de CPAS, toutes orientations politiques confondues, et les syndicats ont récemment tiré la sonnette d’alarme, demandant au gouvernement fédéral de retirer cette mesure profondément injuste.
En effet, elle s’attaque directement aux chômeurs plutôt qu’aux causes du chômage, alors que les bénéficiaires ont avant tout besoin de travail et pas d’une exclusion du système des allocations d’insertion qui pénalise leurs conditions de vie et donc de recherche d’un emploi.
De plus, il semblerait que l’Etat Fédéral ait prévu un budget de seulement 8 millions d’euros pour couvrir les dépenses supplémentaires engagées par les CPAS. Une telle somme met profondément en danger les finances communales puisque les communes auront besoin d’un minimum de 54 millions d’euros par an pour couvrir cette mesure, sans compter les frais supplémentaires en termes de personnel.
Par la présente motion, la Ville de Huy demande à son tour officiellement au gouvernement fédéral qu’il supprime la mesure d’exclusion des chômeurs en allocation d’insertion à partir du 1/1/2015. Elle insiste sur la nécessité de trouver d’autres alternatives à cette chasse aux chômeurs et au report systématique de charges du fédéral sur le niveau local.