Ce mardi 26 mai, j’interpellais la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, sur une série de sujets, dont le suivi des intiatives pour poursuivre le programme Erasmus avec le Royaume-Uni. Qui doit bel et bien rester un programme… et non devenir une monnaie d’échange !
Depuis ce 1er février 2020, le Brexit est effectif. La Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, l’a dit elle-même : il s’agit d’une tragédie. Tragédie aussi pour les étudiants qui choisissent chaque année d’aller étudier quelques mois au Royaume-Uni, dans le cadre du programme Erasmus. Et ils sont nombreux. Ce pays en effet la quatrième destination privilégiée par les étudiants francophones.
On le sait, un règlement européen protège le programme Erasmus jusqu’à la fin 2020. Mais l’inconnue la plus totale demeure pour les prochaines années académiques. Or, les étudiants doivent choisir leur destination dès à présent.
Le 30 avril dernier, le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé le rapport et les recommandations de la task force « Brexit », dont l’objectif était de mesurer les conséquences du Brexit sur l’ensemble des politiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Tant les experts que les universités britanniques font part d’une volonté forte de poursuivre la mobilité des étudiants dans le cadre du programme Erasmus. Des engagements fermes en faveur de ce programme sont donc indispensables dans le cadre des négociations.
Interrogé récemment à ce sujet, le Ministre-Président a annoncé que le gouvernement britannique n’avait malheureusement « pas manifesté d’enthousiasme pour le programme Erasmus+ », ce qui constitue une extrêmement mauvaise nouvelle. Le Ministre-Président a par ailleurs évoqué la possibilité de négocier des accords bilatéraux entre la Belgique et le Royaume-Uni si aucun accord global n’était conclu.
Il est donc urgent d’éclaircir cette question, d’où mon interpellation de la Ministre Glatigny. Si la Ministre confirme que tous les processus en cours jusqu’au 1er janvier 2021 seront maintenus, elle informe par ailleurs que “le programme Erasmus+ semble destiné à être utilisé (par le gouvernement britannique) comme une monnaie d’échange dans le cadre des négociations”. Elle précise que “si la participation du Royaume-Uni au prochain programme n’est pas encore tout à fait exclue, nous pouvons nous attendre à ce qu’elle se limite à une partie de celui-ci.”
Cela m’inquiète profondément de constater que les autorités britanniques seraient prêtes à faire de ce programme une monnaie (et non plus de programme) d’échange. Je trouve cela dramatique d’envisager la marchandisation d’un tel programme. Dès lors, et à défaut d’un accord global, j’espère à tout le moins que des accords bilatéraux pourront être trouvés. Si cela devait également échouer, je me réjouis d’entendre que des pistes sont envisagées pour permettre aux étudiants belges de poursuivre ces échanges.
En effet, la Minitre indique que “des échanges au sujet du Brexit ont lieu depuis plusieurs mois au sein du Conseil supérieur de la mobilité étudiante entre les responsables des mobilités au sein des établissements d’enseignement supérieur, l’ARES et l’AEF. L’incertitude quant à la participation du Royaume-Uni au programme Erasmus+ a incité ce Conseil à réfléchir à la possibilité d’utiliser le Fonds d’aide à la mobilité étudiante pour permettre le financement de la mobilité de nos étudiants vers le Royaume-Uni, et ce, dans l’éventualité où les Britanniques ne s’associeraient pas au futur programme européen Erasmus+ pour la période 2021-2027.”
Je suivrai cela de près !