Les travaux du téléphérique touchent enfin à leur terme, en principe en cette fin d’année, 11 ans et demi après le terrible accident d’avril 2012. Des travaux qui auront coûté près de 15 millions d’euros.
Mais, 2 mois avant la fin, on ne sait toujours pas qui va exploiter ce téléphérique qui a couté des millions… On ne sait donc toujours pas non plus à quel prix, à quelles conditions, et combien cela coûtera encore à la Ville.
En mai dernier, après des années d’attente, le collège avait finalement lancé un marché de service pour l’exploitation de l’outil. A l’époque, suite à toutes ces années perdues, nous avions fait part de notre inquiétude, puisque nous nous retrouvions à présent dans une position de faiblesse absolue, avec la quasi-certitude de ne jamais recevoir les 5 offres annoncées qui auraient permis une véritable concurrence et la négociation de réelles conditions intéressantes, en particulier pour les Hutois.
Le risque était double : soit un candidat unique et tout puissant se présentait, en imposant alors ses propres conditions et en empêchant la Ville d’imposer les siennes, faisant ainsi payer une nouvelle fois bien cher les Hutois (adieu la gratuité pour les Hutois et les horaires adaptés !) ; soit aucun candidat ne déposait d’offre et c’était la Ville elle-même qui devait reprendre l’exploitation, avec les coûts énormes que cela suppose en termes de gestion du personnel et de maintenance.
Tout ça à cause du manque d’anticipation.
Et malheureusement nos craintes se confirment…
On a en effet pris connaissance de la décision du collège communal de reporter la date limite de dépôt des offres du 26 août au 29 septembre. En cause, apparemment, le fait qu’il n’y ait eu qu’une seule manifestation d’intérêt jusqu’à présent. On ne parle même pas encore d’un dépôt d’offre.
Ca veut donc dire que personne, à l’heure actuelle, ne veut exploiter ce téléphérique. Peut-être qu’une personne déposera un dossier. Mais il y a fort à parier que ce sera à ses conditions et que la Ville n’aura qu’à dire amen à tout ce qu’il demande, en ce compris les milliers d’euros supplémentaires qui seront sans doute demandés, sous peine de se retrouver avec un téléphérique flambant neuf qui reste à quai.
Tout ça parce que rien n’a été anticipé… Parce qu’on a voulu reconstruire vite-vite un téléphérique pour avoir quelque chose à vendre aux électeurs, sans se tracasser de la manière dont il serait géré. Et voilà où ça nous mène aujourd’hui. C’est tout simplement irresponsable.
D’où mon interpellation lors du conseil communal de ce 28 août, où je ferai le point avec le collège pour savoir combien il y a eu de manifestations d’intérêt dans le cadre du marché public à l’heure d’aujourd’hui. Combien de candidatures ont été officiellement déposées à ce jour ? Et est-ce qu’elle respectent les conditions fixées ?
Mais les réponses sont malheureusement faciles à deviner…