Plusieurs nouvelles taxes. La fin des subsides aux comités de quartier. C’est l’austérité aveugle que prépare en cachette la majorité PS-MR pour 2026 !
Nos conseillers ont mis la main sur un document issu des discussions actuelles au sein du collège communal pour préparer le budget 2026. Il s’agit du budget des subsides actuellement octroyés aux ASBL et comités par la Ville de Huy.
Le mail accompagnant ce tableau mentionnait ceci :
« Cher collèges [sic],
Je me permets de vous adresser en annexe un tableau que j’ai réalisé avec tous les subsides que l’on accorde aux entités consolidées mais aussi aux clubs sportifs ASBL…
Dans le cadre de la recherche d’argent, il faudra se positionner pour toutes ces aides et subventions. »
A la lecture de ce document, nous ne pouvons rester silencieux.
Sa lecture laisse en effet entrevoir bien plus qu’une réanalyse de l’ensemble des subventions. Ce sont non seulement des coupes sombres qui se profilent dans les subsides aux comités de quartiers et ASBL, mais aussi l’introduction d’une série de nouvelles taxes dans un véritable élan d’austérité punitive.
Notre devoir est aujourd’hui d’alerter les Hutois face à ce que prépare en cachette la majorité PS-MR, en espérant qu’il soit encore temps d’empêcher cette casse brutale et injuste.
Ainsi, pas moins de 6 nouvelles taxes sont envisagées pour 2026 !
Les voici :
– une taxe sur les égouts (735.000€)
– une taxe sur les dancings (56.000€)
– une taxe sur les piscines (50.000€)
– une taxe sur les séjours (33.000€)
– une taxe sur les bars à chicha (3.000€)
– une taxe sur les canabis shops (8.5000€)
Alors qu’en campagne électorale tous les partis affirmaient la main sur le coeur qu’ils n’augmenteraient pas les taxes, on s’étonne sincèrement que l’ensemble des partenaires de majorité aient validé ces nouvelles taxes qui vont frapper les Hutois de plein fouet.
C’est en particulier le cas de la taxe sur les égouts pour 735.000€, soit au moins plus de 55€ par ménage chaque année. Alors qu’on oblige les gens à se raccorder aux égouts dans un objectif de salubrité publique, voilà qu’on va maintenant les taxer. Ils n’auront donc pas le choix de payer. C’est cynique et contre-productif sur le plan social, environnemental et de la salubrité publique.
L’activité économique est aussi visée puisque la taxe sur les séjours représente un coup dur pour le tourisme et l’hôtellerie, en plus de constituer une surcharge administrative importante. Sans oublier l’importante taxe sur les dancings (56.000€ !). De quoi souhaiter la bienvenue au futur repreneur du Moulin de Solières !
Tout aussi interpellant : la proposition de supprimer purement et simplement les subsides financiers aux comités de quartier ! Ainsi, en page 4, il est proposé de ne plus « accorder des subsides aux comités de quartier, compte tenu des avantages en nature qu’ils reçoivent déjà. »
C’est le comble de l’indécence ! On parle pourtant d’un montant total de 4.400€ par an, sur un budget de plus de 60 millions… Cela représente 200€ à 700€ par comité, soit un coût dérisoire pour la Ville, mais des moyens absolument essentiels pour permettre à ces comités de fonctionner au quotidien et d’organiser leurs activités partout dans la Ville. On parle de moyens qui leur permettent de payer l’assurance de leur local, d’organiser une activité annuelle pour les enfants d’un quartier de la Ville, pour organiser le grand feu de Gives, etc. Ce n’est certes pas aussi bling-bling qu’un wellness ou une esplanade, mais c’est tellement plus précieux pour la vie de la Ville.
En s’attaquant ainsi aux comités de quartier, le collège communal s’attaque à ce qui fait battre le coeur de Huy, aux Hutoises et aux Hutois qui font vivre la Ville au quotidien. Tout ça pour économiser un peu plus de 4000€ par an… C’est surréaliste et inacceptable !
Quand on voit les dizaines de milliers d’euros dépensés de manière inutile, comme l’a encore récemment mis en évidence le remboursement des frais de déplacement d’un échevin pour se rendre à Pairi Daiza ou à des concerts, on se demande sincèrement où sont les priorités du collège.
Toutes ces nouvelles taxes et économies de bout de chandelle ont un objectif : payer la facture des dépenses pharaoniques et des erreurs de gestion des dernières années. Il faut en effet désormais rembourser 6,45 millions de charge de dette annuelle, soit l’équivalent de ce que rapportait un réacteur nucléaire et demi. A cela s’ajoutent les frais de fonctionnement gigantesques de la piscine et du téléphérique, totalement à charge de la Ville pour près d’1 millions € chaque année. Le collège communal fait donc aujourd’hui payer ses erreurs de gestion et sa folie des grandeurs aux Hutois !
Des solutions alternatives existent pourtant pour réduire la voilure et faire des économies, tant du côté des recettes que des dépenses. Si certains subsides peuvent bien sûr être réévalués pour plus d’équité et d’objectivité, notamment entre les différents clubs sportifs, arrêtons prioritairement les dépenses inutiles et les investissements démesurés, réduisons et mutualisons le nombre de collaborateurs des membres du collège communal (avec 1 ETP par échevin, Huy est une exception pour une ville de sa taille), limitons les réceptions VIP, réduisons la dette, investissons enfin de manière efficace dans les économies d’énergie (Huy est un très mauvais élève en Wallonie, avec 61,4€ dépensés/habitant/an contre 47,7€ en moyenne régionale)…
Enfin, Huy en Commun rappelle sa proposition de taxer les déchets issus du démantèlement des installations nucléaires, en cours pour plusieurs décennies sur le site de Tihange, et qui pourrait également rapporter des centaines de milliers, voire des millions d’euros.