Interdiction d’inscription au mémoire : des conséquences problématiques

Un petit changement du décret “paysage” intervenu en mai dernier, anodin en apparence, a aujourd’hui des conséquences importantes sur la situation de nombreux étudiants.

Depuis ce changement décrétal, il est désormais interdit à un étudiant n’ayant pas acquis son grade académique du premier cycle (pour qui il resterait donc des crédits non-acquis en bac) de s’inscrire pour son mémoire ou son travail de fin d’études.

Et cela pose de réels problèmes pratiques, probablement sous-estimés à l’époque.

Ce 15 octobre, j’ai donc interrogé la Ministre de l’enseignement supérieur en commission, en mettant en exergue quelques exemples de situations problématiques :

  • une étudiante à qui il reste 3 crédits de bac, qui était déjà inscrite aux premières parties de son mémoire l’an dernier, et qui ne pourra désormais plus passer son mémoire avant janvier 2021 ;
  • des étudiants à qui il reste 10 ou 11 crédits de BAC3 et qui, dans l’impossibilité de passer leur mémoire, se retrouvent en-dessous des 27 crédits nécessaires pour avoir droit aux allocations familiales ;
  • des étudiants dont le mémoire se réalise en binôme, ayant commencé à travailler l’année passée, avec un seul des deux membres pouvant finalement s’inscrire au mémoire cette année ;
  • des étudiants, surtout en kiné, dont le mémoire ou le travail de fin d’études commence lors de leur premier cycle.

Et plus fondamentalement, au-delà de ces quelques exemples, on risque malheureusement d’assister à une augmentation encore plus importante, et souvent inutile, de la durée des études.

Et cet allongement n’est évidemment pas sans conséquences en termes de coûts pour les étudiants (minerval + tous les coûts dérivés). 

Dès lors, les questions suivantes se posent :

– Est-ce que le gouvernement peut réfléchir, dans l’urgence, à une solution pour permettre aux étudiants concernés cette année par la mesure de s’inscrire à leur mémoire ? Et d’ici à l’année prochaine, le gouvernement a-t-il pris des initiatives en vue d’apporter une réponse aux situations évoquées qui n’avaient pas été anticipées lors de la dernière modification du décret paysage ?

Consciente de la situation, la Ministre s’est engagée à réfléchir à une solution dans le cadre de la réforme globale du décret “Paysage”. C’est un premier pas important pour apporter une réponse structurelle à cette problématique.

Toutefois, il est impératif de trouver une solution pour les étudiants concernés cette année par le problème. Je ne manquerai dès lors pas d’insister pour qu’une réponse urgente soit apportée au plus vite.