Pour le groupe Ecolo, la réforme du décret Paysage doit être vue comme une opportunité d’améliorer fondamentalement la vie et le quotidien de l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur et être au service de la réussite d’un maximum d’étudiants.
C’est le message que j’ai porté lors de la dernière séance plénière du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
- Découvrez la vidéo ainsi que le texte de mon intervention :
Madame la Ministre, chers collègues,
Cette réforme du décret paysage est fondamentale. C’est une énorme montagne à gravir.
Et cela ne sera pas simple, on a pu s’en rendre compte vu les réactions provoquées par les annonces de la semaine dernière.
C’est pourquoi, il nous semble indispensable avec le groupe Ecolo, de mener cette réforme dans le respect 2 balises essentielles.
Première balise : la concertation !
Pour les écologistes, la seule façon pour que cette réforme fonctionne est d’impliquer et d’écouter l’ensemble des acteurs du secteur.
- Je suis persuadé que cela dépasse d’ailleurs notre famille politique.
- Car la réforme du décret paysage va bouleverser à nouveau la vie de centaines de milliers d’étudiants et leurs préoccupations doivent être tout autant prises en compte que celles des établissements.
- Mais il n’y a pas que les étudiants, le personnel a aussi été rudement sollicité par l’application du décret paysage. La réforme doit donc également être concertée avec les syndicats et les acteurs administratifs de l’enseignement supérieur.
- Ce n’est qu’à travers cette concertation que l’on réussira la réforme.
Dès lors, Madame la Ministre, pouvez-vous nous confirmer que vous comptez mener cette concertation, tant dans le cadre de l’évaluation du décret actuel que dans la mise en œuvre du nouveau décret ?
Deuxième balise : la réforme doit être envisagée sous l’angle de l’aide à la réussite des étudiants.
- C’est ça l’objectif !
- Si on modifie le décret paysage, c’est avec l’intention que TOUS les étudiants aient les moyens de réussir leurs études.
- Je pense qu’il est fondamental de garder ça à l’esprit, car il y a un vrai risque de se perdre dans la technicité du texte et d’en oublier l’essentiel…
- Et ne loupons pas le coche cette fois-ci : car force est de constater que si l’échec s’est aggravé avec le décret paysage, il était déjà bien présent avant
- => il faut donc saisir l’opportunité de cette réforme pour se concentrer fortement sur cet enjeu-là.
- Pour nous, ce volet-là sera tout aussi important que de savoir combien de crédits il faut pour réussir sa première année.
Dès lors, Madame la Ministre, pouvez-vous nous en dire plus sur les pistes de réflexions à l’étude en matière d’aides à la réussite et d’accompagnement des étudiants ?
Concernant la question plus spécifique des parcours : le défi qui est face à nous, c’est finalement de permettre d’assurer une plus grande fluidité afin de favoriser la réussite.
Il importe aussi d’envoyer collectivement le message que le cadre qui doit ici évoluer, comme chacun en convient, devra être lisible et stable.
Pour les étudiants, les familles, mais aussi pour les personnels et établissements qui doivent être justement soutenus dans l’élaboration et le suivi des parcours individualisés.
Nous aurons l’occasion d’y revenir.
Et puisqu’on parle du décret paysage, une question a fait l’actualité ces derniers jours et vous en avez parlé tout à l’heure suite à la question de Madame Schyns, mais cela me semble important d’insister à nouveau : je veux parler des refus par certains établissements d’inscrire des étudiants.
Ce qui est évidemment parfaitement illégal !
Et je vous remercie, Madame la Ministre, de l’avoir rappelé.
C’est un phénomène qui prend apparemment de l’ampleur.
Il est donc important de rappeler haut et fort qu’étudier est un droit ! Et que l’égal accès de tous les étudiants aux études supérieures est une des valeurs fondamentales de notre système.
Et la réforme du décret paysage doit absolument maintenir ce principe !
Mais si j’en reparle maintenant, ce n’est pas uniquement pour rappeler ce principe cher à mon groupe et aux collègues que j’ai entendus. C’est aussi parce que cette affaire montre à quel point il ne suffit pas de prévoir des règles, il faut aussi pouvoir les faire appliquer.
Et à cet égard, je veux saluer le travail de grande qualité réalisé par les commissaires de gouvernement pour faire respecter le droit.
Il n’empêche qu’il faut rester attentif à l’accessibilité des recours, à leur effectivité, leur rapidité et leur force contraignante… Tout cela doit aussi faire partie de la réflexion dans le cadre de cette réforme du décret paysage.
Car on peut avoir le plus beau des textes, s’il n’est pas appliqué, il ne sert à rien. Ce sera donc aussi un vrai enjeu.
Enfin, je voudrais terminer par soulever un dernier volet que l’on doit pouvoir aborder dans le cadre de cette réforme : c’est la question des stages.
On sait à quel point ce sujet revient régulièrement dans l’actualité.
L’encadrement des stages est parfois réellement problématique, ils impliquent souvent des coûts élevés pour les étudiants, les évaluations ne sont pas toujours suffisamment précises et 1/3 des étudiants se plaignent de harcèlement.
Or, ces stages sont une étape de plus en plus indispensable dans la plupart des parcours de formation.
Un cadre juridique pour mieux encadrer les stages est donc nécessaire et nous pourrions là aussi profiter de la réforme du décret paysage pour aborder cette question.
Car oui, cette réforme doit être vue comme une opportunité d’améliorer fondamentalement la vie et le quotidien de l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur et être au service de la réussite d’un maximum d’étudiants.
C’est en tout cas notre volonté et c’est dans cette direction que nous travaillerons avec le groupe Ecolo et l’ensemble des partenaires au sein de cette assemblée et en dehors, dans le monde de l’enseignement supérieur.
- Découvrez la réplique de Manu Disabato :