- LIRE AUSSI | Article dans LLB de ce mercredi 21 octobre
Nous étions, avec mon collègue Martin Casier, tous deux présents à la manifestation de la FEF organisée ce 11 octobre, à propos de la problématique des stages dans l’enseignement supérieur. A cette occasion nous avons reçu des centaines de cartes postales reprenant des témoignages interpellants quant à la façon dont les stages sont encadrés.
Pour rappel, une étude menée en octobre 2019 révélait de nombreuses difficultés vécues au quotidien par les étudiants stagiaires. Ainsi, un.e étudiant.e sur trois se fait harceler sur son lieu de stage, 37% ne se sentent pas assez encadrés, 30% estiment que les évaluations ne sont pas suffisamment précises. On peut également relever les difficultés pour trouver des places de stage, un coût élevé pour l’étudiant, notamment dans ses déplacements, ou encore l’absence d’interlocuteur adéquat en cas de violence ou de harcèlement…
Or, on sait à quel point les stages sont devenus au fil des ans une étape charnière indispensable entre la formation et le premier emploi. Ils jouent un rôle fondamental dans l’expérience acquise en situation de travail et permettent à l’étudiant de se confronter directement à la réalité du terrain. Il est donc capital que ceux-ci se déroulent de la manière la plus adéquate et la plus stimulante possible.
Avec d’autres collègues, j’avais interrogé la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, sur le sujet il y a quelques mois. A l’époque, la Ministre avait évoqué plusieurs éléments, dont la rédaction de conventions-types, avec les éléments minimaux devant être contenus. Vous aviez aussi annoncé que vous demanderiez au groupe de travail chargé d’étudier cette problématique au sein de l’ARES de se réunir à nouveau pour formuler d’éventuelles recommandations complémentaires, notamment par rapport au cadastre des stages, mais aussi par rapport à la mise en place d’un cadre juridique pour encadrer les stages.
C’est pourquoi j’ai à nouveau posé une série de questions à la Ministre :
- Pourriez-vous m’indiquer où en est la réflexion quant à la mise en œuvre d’un cadre légal pour encadrer les stages, notamment dans le cadre de la réforme du décret paysage ? Le groupe de travail de l’ARES chargé de plancher sur la question s’est-il réuni et quelles initiatives ont été prises ?
- Quelles sont notamment les mesures prises ou envisagées par rapport au cadastre des stages, à la lutte contre le harcèlement, à la rédaction de conventions-types et aux autres mesures réclamées par les étudiants ?
- Concernant les stages dans le secteur paramédical, un groupe de travail a été mandaté par la commission paramédicale afin de présenter un projet de convention type. Ce projet a-t-il pu être présenté ? Quelles en sont les principales balises ? De quelle manière cette convention-type sera-t-elle implémentée sur le terrain ?
- Enfin, j’ajoute un élément suite à la reprise de la crise et donc les nouvelles craintes liées au manque de place en raison de la crainte des employeurs de voir débarquer des personnes extérieures ou de ne pas pouvoir les encadrer suffisamment. Quelles mesures prenez-vous à ce niveau, notamment dans les professions réglementées ?
Dans sa réponse, la Ministre indique vouloir commencer par mieux encadrer les stages pour les étudiants en soins infirmiers et les sages-femmes. Et ce, en aboutissant à des conventions de stages écrites reprenant les noms des responsables, le nombre d’étudiants stagiaires admis par service, la durée du stage, l’obligation pour les structures de souscrire une assurance RC, ainsi que mieux définir les modalités d’encadrement des stagiaires.
Cela m’enthousiasme. Je me réjouis des avancées prochaines dans le secteur paramédical, qui plus est dans ce contexte spécifique et compliqué. De plus, la Ministre envisage d’étendre ces mesures à d’autres secteurs.
Étudiants et employeurs partagent la volonté d’améliorer les conditions de stage. Pour cela, il faut dégager des moyens et élaborer des outils.
Outre les pistes évoquées par la Ministre pour un meilleur encadrement, nous pourrions envisager l’élaboration d’un cadastre dynamique des stages. Les maîtres de stage, qu’ils appartiennent à une entreprise ou à une institution, seraient mis à contribution pour actualiser l’offre.
J’espère que nous avancerons rapidement dans la mise en oeuvre de cette convention commune à une même filière et, pourquoi pas, à tous les secteurs.