Avec Paule-Marie, conseillère au CPAS, nous avons poussé la porte du Service d’entraide familiale (SEF) à Huy.
Ce service a pour objectif « l’insertion ou la réinsertion sociale d’adultes et de familles en difficulté ». Jean-Luc Breda, son directeur qui nous y accueille, complète : « Le temps passé au SEF doit être mis à profit par chacun pour règler ses questions administratives, repenser sa façon de vivre avec les autres et préparer son départ. Afin, si possible, de ne pas revenir… »
Le SEF est donc un service de prévention oeuvrant tout au long de l’année. Comme le rappelle Jean-Luc Breda, « il est illusoire de penser que le sans-abrisme est un problème saisonnier. Nous avons tout autant de demandes au printemps que lors des vagues de grand froid ou de canicule. »
Une demande qui reste forte et à laquelle le SEF n’est pas toujours en mesure de répondre : « Selon les derniers chiffres de notre rapport annuel de 2020, nous avons accueilli 59 personnes et avons dû en refuser 138 », indique le directeur. « La raison principale de ces refus est un manque de place. »
20 places sont disponibles au SEF, et certaines personnes restent parfois plusieurs mois. « Ce sont des gens de la région et de ses alentours. Il n’y a pas que des Hutois », précise encore Jean-Luc Breda.
Avec la crise sanitaire et les contacts limités à une seule personne à la fois, le directeur du SEF partage ce constat : « Nous avons perdu beaucoup de gens. »
Autre constat remis en exergue durant la crise sanitaire : le besoin d’un abri de nuit. « Au SEF, nous n’avons qu’un seul divan, disponible pour une personne en situation d’extrême urgence. Par ailleurs, il existe peu, voire aucune, autre solution dans la région. Il y a « La Traille » à Engis, mais c’est uniquement destiné aux dames et aux enfants – c’est donc problématique si la demande vient d’une famille – et cela ne concerne pas non plus les solutions d’urgence. Ceci étant, la rupture de logement n’est que la face visible de l’iceberg. Il faut aller plus loin, par exemple en associant abri de nuit et abri de jour, ce qui manque cruellement au sein de l’arrondissement de Huy-Waremme. Enfin et au-delà, il s’agit selon moi de trouver une aide structurelle, en coopérant avec les différents acteurs afin de résoudre le problème de base, cette précarité grandissante », conclut Jean-Luc Breda.
L’abri de nuit, pour lequel je plaide depuis longtemps, est donc un premier pas urgent. Avec Paule-Marie et bien d’autres, nous sommes plus que jamais décidés à continuer le combat !