La réforme du décret « Paysage » est attendue par de nombreux acteurs de l’enseignement supérieur.
Je souhaiterais brièvement faire le point quant aux aspects liés aux travaux de fin d’études et à l’évaluation de ceux-ci dans le cadre de cette réforme. Et sur deux aspects en particulier.
Il y a deux ans déjà, j’interrogeais la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, en commission quant aux conséquences importantes pour de nombreux étudiants de la modification décrétale du 3 mai 2019 portant diverses mesures relatives à l’Enseignement supérieur et à la Recherche.
Cette modification empêche un étudiant n’ayant pas acquis son grade académique du premier cycle d’inscrire à son programme annuel les crédits du second cycle correspondant au mémoire ou au travail de fin d’études. J’entends bien le souhait de la Ministre de faire comprendre aux étudiants qu’ils doivent obtenir le grade du premier cycle avant d’entamer leur mémoire ou travail de fin d’études.
- Mais qu’en est-il de ceux et celles à qui il ne manque que 3 ou 5 crédits (autrement dit, parfois une seule unité d’enseignement) ? Doit-on les obliger à reprendre et payer une année d’étude complète ?
- Aussi, la Ministre a-t-elle affiné le système d’évaluation tel que repris à l’article 138 du décret « Paysage », en précisant qu’il faudrait suffisamment de temps entre deux fins de sessions, en l’occurrence dans le cadre de mémoires et de travaux de fin d’études, afin de permettre à l’étudiant de d’abord rédiger correctement son travail et d’ensuite, éventuellement, le revoir avec une marge de temps suffisante (je pense aux étudiants qui n’ont que quelques jours entre la fin de la session de juin et le début de la « troisième session » pour rendre leur mémoire – techniquement, si l’évaluation du travail de fin d’études est réalisée en fin de quadrimestre lors de la défense orale, il est de mauvaise foi de penser que cette défense orale est le travail le plus conséquent du mémoire et ce sur quoi se base l’évaluation).
- Il me semble que l’esprit du décret voudrait permettre à l’étudiant d’avoir du temps pour véritablement s’améliorer entre les deux remises de son mémoire et ainsi terminer son parcours sereinement. Qu’en pense la Ministre ? Quelle(s) disposition(s) ont été prise(s) à cet égard ?
Dans sa réponse, la Ministre indique que “la réforme du décret «Paysage» est attendue par de nombreux acteurs de l’enseignement supérieur. Dès qu’elle sera approuvée en troisième lecture par le gouvernement, la réforme sera déposée au Parlement. Nous aurons alors l’occasion d’en discuter plus amplement. L’un des objectifs de la réforme est effectivement d’assurer que l’étudiant obtienne en priorité le diplôme de son bachelier. L’article138 du décret ne fait pas partie de la réforme, car il n’a suscité aucune demande de modification de la part des différents acteurs consultés. Dans la plupart des programmes de master, le travail de fin d’études ou le mémoire fait l’objet d’un accompagnement sur une ou deux années. Les dates de remise varient et sont également imposées afin de permettre une relecture par les professeurs.”
Certaines situations posent question, notamment pour des mémoires qui commencent en bac ou bien qui n’ont du coup plus assez de crédit pour obtenir les allocations familiales. Ca conduit à des situations très compliquées. Une limitation trop rigide peut conduire à de réelles difficultés.
L’article 138 mérite lui aussi d’être affiné. Il faudra au minimum préciser les choses dans les travaux préparatoires pour armer les commissaires de gouvernement parce que la situation vécue par certains étudiants n’est pas acceptable.