Ce n’est pas la première fois que j’interpelle la Ministre Glatigny à propos du besoin criant d’une réforme des rythmes académiques. Il s’agit d’un sujet qui croise plusieurs de ses compétences, en tant que Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Jeunesse, et des Sports.
Tous les acteurs de ces secteurs alertent d’une même voix afin de trouver des solutions aux dissonances qui se feront tout prochainement jour dès la mise en place du nouveau calendrier de l’enseignement obligatoire à la rentrée scolaire 2022.
Il est en effet nécessaire de revoir le calendrier académique afin de permettre aux étudiants et aux équipes pédagogiques et scientifiques de pouvoir évoluer, travailler et étudier en harmonie et selon un rythme de travail sain, pour toutes et tous.
Nous en avions déjà parlé à plusieurs reprises sous l’angle spécifique de l’enseignement supérieur, avec les nombreux bienfaits que cela générerait.
Mais les impacts d’une absence de prise en compte de cette évolution des rythmes dans l’enseignement obligatoire vont bien au-delà.
Ce 5 décembre, des acteurs importants du secteur de la jeunesse et du volontariat ont notamment rédigé une carte blanche exprimant leur préoccupation quant au fait que l’organisation de l’enseignement obligatoire ne correspondra désormais plus avec celle de l’enseignement supérieur et les graves conséquences que cela engendre sur le volontariat et les actions du secteur de la jeunesse qui concernent des dizaines de milliers de jeunes en FWB.
Or, le volontariat des jeunes est l’essence même de actions menées en Fédération Wallonie-Bruxelles par les Organisations de Jeunesse. Une inadéquation des rythmes est donc considérée comme une mise à mal importante de cette spécificité si importante et chère à nos yeux.
Avec ses compétences à la fois de la Jeunesse et de l’Enseignement supérieur, la Ministre dispose donc des leviers pour répondre à cette demande urgente : réformer les rythmes de l’enseignement supérieur.
Je le répète : il y a là une très belle opportunité de revoir le calendrier académique afin de permettre aux étudiants et aux équipes administratives, techniques, pédagogiques et scientifiques de pouvoir évoluer, travailler et étudier en harmonie et selon un rythme de travail sain, pour toutes et tous.
D’où ces questions :
- Quelle est votre analyse de la situation, quelles sont les démarches déjà entamées par votre cabinet pour y répondre concrètement et faire évoluer les rythmes académiques et ainsi permettre de ne pas déforcer le volontariat des jeunes en FWB (ni leur opportunité de jober pour ceux et celles qui en ont besoin ou qui le désirent) ? Une telle réforme ne pourrait se faire sans concerter les acteurs, il y a donc urgence en la matière. Qu’est-ce qui est déjà réalisé ? Où en est le travail du groupe de travail mis en place ?
- Quel calendrier vous êtes-vous fixée afin de mener à bien cette réforme ? Quels sont les acteurs que vous avez décidé de concerter ? Comment organisez-vous la concertation entre les acteurs des différents secteurs ?
Dans sa réponse, la Ministre Glatigny indique notamment que “cette réflexion sur le nouveau calendrier académique aura lieu à partir de 2022, comme le souhaite le secteur, et j’aimerais qu’elle aboutisse dans des délais qui permettent d’envisager les éventuelles mesures d’adaptation à l’horizon de l’année académique 2023-2024. L’analyse de l’opportunité d’une modification du calendrier académique est un exercice de longue haleine qui, sans négliger les impacts sur les autres secteurs comme celui de la jeunesse, doit avant tout répondre aux besoins des acteurs de l’enseignement supérieur, notamment à ceux des étudiants qui devront être représentés dans cette réflexion par leurs organes de représentation. Tous les acteurs, y compris les étudiants effectuant du bénévolat, doivent pouvoir être entendus.”
Je rappelle d’abord notre soutien pour la réforme, importante, des rythmes scolaires. Néanmoins, il y a urgence. Il est nécessaire d’avancer aussi dans les réflexions sur les rythmes académiques. Il faut que ce dossier avance et qu’un travail sérieux soit mené. C’est maintenant une nécessité. Dorénavant, nous n’avons plus le temps de tergiverser ou de reculer devant l’obstacle. Tous les professionnels de terrain, tous secteurs confondus, sont demandeurs d’une réflexion et demandent que le monde politique prenne l’initiative. En effet, l’impulsion doit aussi pouvoir venir des représentants politiques, et notamment de la Ministre Glatigny.
À cet égard, j’insiste sur la nécessité d’associer tous les acteurs et tous les représentants des divers secteurs à cette réflexion. Je me réjouis que vous affirmiez que les étudiants y seront inclus. Il ne faut pas oublier d’inclure aussi le secteur de la jeunesse. Il serait en effet pertinent de favoriser la transversalité des réflexions qui seront menées dans les différents groupes de travail.
Par ailleurs, j’ai conscience que la situation actuelle n’est pas simple et qu’elle pose de nombreuses difficultés. Cependant, le risque se présente qu’elle en pose bien plus si rien n’est fait, surtout en ce qui concerne l’enseignement supérieur. Force est de reconnaître que le calendrier académique actuel exerce une incidence négative sur la mobilité des étudiants. En effet, nous sommes pratiquement les seuls à fonctionner avec un calendrier qui place une deuxième session à la fin août. De plus, les étudiants sont épuisés et les chercheurs ne savent pas se consacrer à leur recherche, car ils sont accaparés par les activités pédagogiques. Bref, les difficultés sont nombreuses dans la situation actuelle. Or c’est une véritable opportunité de pouvoir réfléchir à la réforme des rythmes académiques, pour changer la façon dont nous concevons les choses et pour laisser la place à une évaluation plus continue des étudiants. Il y a vraiment une belle opportunité à saisir, mais pour y parvenir nous avons besoin de la Ministre.