Je souhaitais réévoquer avec la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, la question du harcèlement dans l’enseignement supérieur. Et plus spécifiquement celle dans les Hautes écoles et les Ecoles Supérieures des Arts, où on sait que les moyens mis à dispositions pour lutter contre ce phénomènes sont plus réduits.
La Ministre connaît les situations de harcèlement complexes, tragiques mêmes parfois, que vivent les étudiants et les équipes pédagogiques et administratives de ces établissements.
La tension est forte, le besoin d’aide est criant. Pour y répondre, de nombreuses démarches ont été mises en place : la circulaire envoyée à la rentrée, l’appel à projets dans les ESA, la résolution de ce Parlement visant à prévenir et lutter contre le harcèlement, le budget que vous avez décidé de consacrer à une étude scientifique sur le harcèlement dans nos établissements, et des moyens renforcés pour la recherche en Hautes Ecoles et dans les ESA, en ce compris, on peut l’espérer, des projets de recherche qui aborderont le genre dans ses diverses composantes).
Mais un point doit encore avancer : c’est la mise en place des « personnes de contact genre » (PCG). En effet, la présence de ces personnes de référence est essentielle au bon déroulement de la vie académique de chaque établissement.
Si les PCG ont leur quartier dans toutes les Universités, ce n’est pas encore le cas dans les Hautes Ecoles et les ESA. Or, leur rôle est absolument central afin de développer une politique de genre inclusive et transversale, depuis la hiérarchie d’un établissement à sa population étudiante.
De nombreuses directions d’établissements se sentent totalement démunies face à la problématique du harcèlement, et il y a un manque certain de formation qu’il faut palier urgemment. La PCG pourraient y veiller. Grace à la PCG de leur établissement, les étudiantes et étudiants pourraient également (re)prendre confiance en un processus institutionnel. L’école est un lieu de vie et il est impératif que chacun et chacune puisse s’y épanouir dans les meilleurs circonstances d’études et de travail.
D’où ces questions adressées à la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny :
- Est-il bien prévu d’engager des PCG pour les 19 Hautes Ecoles et les 16 ESA de la FWB ?
- Quel budget y consacrez-vous en 2022 ?
- Quel calendrier souhaitez-vous tenir afin de veiller à ce que chaque Haute Ecole et chaque ESA, comme nos universités, puisse disposer d’une PCG en leurs murs ?
Dans sa réponse, la Ministre indique que, pour les ESA, “l’appel à projets a été clôturé le 1er octobre 2021 à minuit. Au total, sept projets recevables ont été introduits. Le montant global de soutien financier demandé par l’ensemble des projets s’élève à 34450 euros, le montant demandé par projet ne pouvant dépasser 5000euros. (…) En ce qui concerne la question relative à la réalité du harcèlement, un budget a été dégagé en vue de mener une étude globale sur les faits de harcèlement dans l’enseignement supérieur. Elle nous permettra d’identifier les circonstances dans lesquelles se déroulent les situations de harcèlement, ainsi que les différentes formes d’abus et le profil des personnes qui sont peut-être plus régulièrement ciblées. À cet effet, un marché public sera lancé dans le courant de ce premier trimestre 2022.”
Je suis heureux de constater que des projets sont lancés dans toutes les ESA. La lutte contre le harcèlement dans l’enseignement supérieur est un travail de longue haleine.
Avoir des moyens supplémentaires est donc une bonne chose, en particulier au sein de l’enseignement supérieur artistique, qui a un public et des conditions spécifiques.
De manière générale, chaque étudiant doit pouvoir compter sur un accompagnement en cas de harcèlement. J’insiste donc sur la nécessité d’instaurer des structures pérennes et d’avoir des personnes contact genre dans l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur. Il est essentiel d’offrir à l’ensemble des établissements les moyens nécessaires pour lutter contre le harcèlement.