Visite bouleversante du camp pour réfugiés d’Adana, en Turquie

Expérience bouleversante… Je suis allé visiter le camp pour réfugiés d’Adana en Turquie, à quelques centaines de kilomètres de la frontière syrienne.

C’est tout simplement le plus grand camp de ce genre au monde. 16.400 Syriens s’entassent depuis dix ans dans 3000 conteneurs de 25 mètres carrés, dans l’attente d’obtenir le statut de réfugié. Parce qu’ils n’avaient pas les moyens d’aller plus loin après avoir fui la guerre. Aussi et surtout en raison de l’accord entre la Turquie et l’UE, qui sous-traite complètement sa politique migratoire contre quelques milliards d’euros.

Depuis 2011, la Turquie a ainsi accueilli plus de 3,6 millions de réfugiés syriens (et 5,5 millions de réfugiés au total, surtout Afghans et Libanais).

Dans le camp, on nous montre les installations sportives, les hôpitaux, les plaines de jeux… Plus de 6000 enfants y vont à l’école chaque jour… Ces enfants qui, pour la plupart, sont nés dans ce camp et n’ont jamais connu que cette vie-là. Alors notre visite, le jour de la remise des diplômes, était manifestement l’attraction du moment, rompant avec leur quotidien bien trop répétitif.

On nous explique que les gens sont libres d’aller et de venir, que des milliers d’entre eux travaillent à l’extérieur la journée. Mais dans le même temps, l’endroit est bordé de grillages et de barbelés, soi-disant pour éviter que des gens non-autorisés ne pénètrent de l’extérieur et que les enfants ne grimpent dessus…

Préférer vivre dans ces conditions en dit long sur ce que ces gens ont quitté chez eux. Cela en dit surtout long sur notre absence de responsabilité et d’humanité dans ce dossier. Parce qu’on est incapables d’adopter une politique migratoire coordonnée à l’échelle européenne, on laisse des dizaines de milliers de personnes dans des conteneurs sous 45 degrés au milieu du désert.

L’avenir de ces enfants mérite tellement plus de courage !